Une amélioration du service public de l’hébergement en Côte-d’Or

Mis à jour le 10/03/2017

Le 11 février 2015, le préfet de la région Bourgogne, préfet de la Côte-d’Or, entouré de l’ensemble des acteurs concernés, inaugurait les nouveaux locaux du Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) Sadi Carnot à Dijon.

La reconstruction de ce centre était indispensable : la vétusté, la sur-occupation et les conditions d'accueil (dortoirs de 6 lits avec des sanitaires à l'extérieur du bâtiment) de l’ancien bâtiment rendaient difficiles les conditions de vie des résidents et le travail social quotidien.

Cette reconstruction a donné lieu à une mobilisation plurielle : l’Etat au titre de sa compétence générale relative à l’hébergement, le Grand Dijon qui a mobilisé des financements au titre des aides à la pierre, la ville de Dijon qui a notamment permis le maintien de l’établissement à proximité immédiate de l’ancien et le bailleur social Villéo qui a assuré le portage immobilier de l’opération.

Avec 40 logements individuels (30 places d'urgence et 10 de stabilisation), un restaurant collectif et un accueil de jour en week-end, l'opération de Sadi Carnot améliore considérablement l'offre de l'hébergement en Côte-d'Or.

L'opération représente un investissement de 3,9 millions d’euros dont 987 767 € financés par l'Etat, 532 000 € par la Ville de Dijon, 400 000 € par le Grand Dijon et 48 000 € par le Conseil départemental de la Côte-d’Or, budget complété par des prêts de Logilia et de la Caisse des Dépôts.

L'objectif poursuivi du projet était triple :

  • assurer des conditions d'accueil dignes pour les centaines de personnes accueillies ;
  • éviter que des personnes sans domicile refusent de rejoindre un centre d'hébergement en raison du manque d'hygiène, d'intimité ou de sécurité ;
  • permettre aux équipes qui les accompagnent de travailler dans des conditions favorables.

Cet établissement, qui peut accueillir jusqu’à 70 personnes, est un maillon essentiel du dispositif Accueil Hébergement Insertion en Côte-d’Or.

Deux missions fondent ce dispositif :

  • la première consiste à apporter une réponse aux situations d’urgence en garantissant un accueil immédiat et sans discrimination à ceux qui en ont besoin ;
  • la deuxième a pour objectif de sortir les publics de l’urgence et de réfléchir aux moyens dont ils disposent pour retrouver le chemin de l’emploi, du logement ou de la vie sociale.

Piloté par la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) sous l’autorité du préfet de département, ce dispositif propose environ 1200 places d’hébergement, dont 347 places d’urgence, 550 logements adaptés, temporaire ou accompagnés et plus de 1800 logements en foyer, FJT et résidences sociales qui sont financées en totalité ou en partie par l’Etat.

L’essentiel des places est localisé sur l’agglomération dijonnaise mais tous les territoires de la Côte-d’Or disposent de places en proportion des besoins constatés localement.

Ces places sont mises à la disposition du service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) qui peut répondre aux besoins que leur signalent notamment le 115, les équipes mobiles de jour (ACOR Dijon) et du Samu Social.

Cependant, cette réponse logistique serait incomplète et très ponctuelle si elle ne s’accompagnait pas d’un accompagnement social essentiel mené avec un grand professionnalisme par tous les acteurs de l’AHI en Côte-d’Or. Ce travail vise notamment à initier un parcours résidentiel de la rue au logement autonome.

Les dispositifs d’Accueil d’Hébergement et d’Insertion ont été financés par l’Etat en Côte-d'Or pour plus de 11,1 millions d’€ en 2014.

Ces ressources sont encore renforcées entre le 1er novembre et le 31 mars, où le dispositif hivernal de prévention et de gestion des impacts sanitaires et sociaux des vagues de froid prend le relais.


Focus sur le dispositif hivernal 2014-2015 :

Le dispositif d'hébergement pérenne doit permettre d'assurer l'accueil des demandeurs toute l'année. Il convient, néanmoins, d’assurer la mise à l’abri des personnes vulnérables, notamment celles qui n'ont recours au dispositif que pendant l'hiver ou en situation de grand froid. C’est une réponse à une situation d’urgence et a un besoin de protection accrue.

Activé entre le 1er novembre 2014 et le 31 mars 2015, le dispositif hivernal de prévention et de gestion des impacts sanitaires et sociaux des vagues de froid a eu pour but d’adapter le dispositif permanent aux conditions climatiques et prévoir si nécessaire le renforcement des mesures.

Plusieurs leviers d’action, regroupés sous l'appellation de "Veille sociale", ont été mobilisés pour cet hiver :

  • le premier d'entre eux est naturellement le 115 qu'une personne en détresse, ou tout citoyen qui souhaite signaler une personne en danger, peut solliciter en cas d'urgence. Numéro national de l’urgence sociale et assurant un accueil téléphonique 24h/24h, il permet d’être mis en relation avec des professionnels ;
  • sur Dijon, une équipe mobile de jour (ACOR Dijon) peut se mobiliser sur appel du 115 ou d’autres partenaires pour se rendre auprès de sans-abris repérés, évaluer leurs besoins et proposer une prise en charge ;
  • le Samu social intervient, de son côté, de 19h00 à 24h00 pendant la période hivernale. Deux équipes de bénévoles effectuent des maraudes de repérage sur l’agglomération dijonnaise et se rendent auprès des sans-abris signalés au 115. Elles peuvent les transporter vers l’hébergement qui leur est proposé ;
  • les personnes qui le souhaitent peuvent être accueillies au Centre de Jour de la Société Dijonnaise d'Assistance par le Travail (SDAT), en semaine. Un accueil de jour, assuré par l'ADEFO à Sadi Carnot, est ouvert durant le week-end.

Pour la période hivernale 2014-2015, la DDCS et ses partenaires ont poursuivi le travail d’adaptation permanente du dispositif : ouverture d’une halte de nuit qui a permis d’accueillir, en moyenne, 12 personnes par nuit et extension des horaires d’ouverture de jour l’abri de nuit, dispositif réservé aux familles.

La mobilisation de tous ces moyens a permis de faire face à l’ensemble des demandes, notamment à l’occasion des deux passages en vigilance jaune temps froid (températures ressenties comprises -10°C et -18°c) fin décembre et début février.